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Le violon

Le violon Le violon

Informations supplémentaires

  • Famille: cordes

Le violon s'est développé grâce aux ménétriers, soit pour faire danser soit en accompagnement de chansons. Il fait partie d'une grande famille d'instruments à 4 cordes frottées, accordés par quintes.

Dès sa naissance au XVI° siècle (+/- 1555), le violon fut l'instrument le plus utilisé. En peu de temps, il a pris la forme que nous lui connaissons actuellement. Ce serait vraisemblablement Andrea Amati (luthier italien: Crémone, 1505/1510 – 24 décembre 1577) qui fut le premier à le développer à partir du dessus de viole à 3 cordes.

Ce petit instrument d'environ 35,5 cm pour la caisse de résonance, et de +/- 350 grammes a pris une place importante dans chaque période de la musique. Il a séduit de par sa palette sonore et son côté pathétique.
Sont apparus des virtuoses qui lui ont conféré une place prépondérante et de brillants compositeurs s'y sont intéressés. Il est présent dans la majorité des orchestres.

Sans les luthiers fins connaisseurs, nos violons complexes composés d'une septantaine de parties n'auraient jamais pu être ces petits chefs d'œuvre de facture.
Il faut compter sur le choix du bois, la qualité de l'épicéa, sa densité, son homogénéité, sa coupe mais surtout aussi sur le travail du luthier, l'importance de l'emplacement de chaque partie, leur épaisseur, l'application de tel ou tel vernis.
L'utilisation de certains types de cordes fait également varier la sonorité.

Cependant, il existe deux phases de lutherie.

Avant 1800, d'Amati à Stradivari (Guarneri inclus), tous les renforcements intérieurs du violon étaient plus fins, plus légers. Les instruments étaient plus souvent à manches courts.
La touche est plus courte qu'actuellement. On parle de « violons dans le diapason ancien ».

Dès 1730, la lutherie connut une nouvelle évolution qui est parallèle à celle des performances techniques des virtuoses.
Différentes pièces du violon ont été modifiées en taille, en coupe ou en inclinaison, ce qui donne à l'instrument une sonorité moins douce mais moins nasillarde. La modification de certains détails permet au violon d'être ainsi perfectionné. La touche allongée est à présent sculptée dans de l'ébène.
Vers 1840, la forme moderne du violon est réalisée, on parle de « violon moderne ».
L'archet est plus léger, sa mèche est moins fournie, son jeu est plus ample et met en exergue toute la mobilité du membre supérieur, de l'épaule jusqu'au bout des doigts.

Depuis le XIXe siècle, la tenue du violon est assistée par deux accessoires :

  • Il y a la mentonnière qui fait son apparition, indispensable pour d'une part éviter le contact de la peau sur le violon et d'autre part pour permettre de laisser place à la virtuosité, avoir un jeu plus confortable.
  • L'épaulière quant à elle est facultative, elle permet d'éviter de surélever l'épaule en comblant le vide entre celle-ci et l'instrument.

En musique classique, le violon est placé sur la clavicule gauche, quelque soit la latéralité du violoniste. Cependant dans la musique populaire il n'est pas rare de rencontrer des violonistes (ou violoneux) placer leur instrument sur le torse, comme avant.

 

L'ARCHET

L'archet actuel représente l'aboutissement d'une longue évolution.

On connaît sa forme convexe arquée par les représentations anciennes.

Depuis le XIII° siècle, la mèche est composée de crin de cheval provenant de touffes choisies dans la queue d'étalons blancs.

Dès l'apparition du violon, les musiciens ont préféré une baguette spécifique plutôt que la trop longue des vièles ou la trop courte du rebec !
Au départ, il n'y avait aucun mécanisme pour permettre aux crins d'être tendus ou détendus.

La hausse, à la base de la baguette, était maintenue en position avec un encrage dans celle-ci mais libre entre cette dernière et la mèche.
Vers 1680 afin de mieux régler la tension des crins on utilisera une crémaillère.

Vers 1690 apparaissent les premiers archets à vis. Il a quand même fallu quelques années pour que cette nouvelle invention prime.

Dans le courant du XVIII° siècle, les archets sont allongés et atteignent les 28 pouces (2,4cm x 28 = 67.2cm). (Le pouce du Roi valait exactement 27,06995 mm selon la loi de 1799!!!! Dans ce cas l'archet aurait été de 75.79586cm).

Les baguettes concaves font leur apparition, leur confection révèle tout un art, le plus souvent elles sont en bois de Pernambouc.
Leur forme courbée est nécessaire pour la répartition du poids. Le talon étant plus lourd que la pointe, le centre de gravité se situe près de l'extrémité inférieure.

Elles deviennent minces et élancées (à Trieste, en Italie, G. Tartini est l'un des instigateurs)

Les archets français présentent des cannelures dans le sens de la longueur ce qui permet d'augmenter la résistance et l'élasticité de celui-ci tout en conservant sa légèreté.

La pointe très longue au XVIII° s'est progressivement raccourcie et élevée jusqu'à former un col de cygne et donner à l'archet sa forme actuelle.

Ce sont François Tourte tout comme Dodd qui sont considérés comme étant les créateurs de l'archet moderne, ils ont apporté quelques améliorations appréciées de tous et déterminé la cambrure. Chacun de leur côté, ils sont arrivés à des solutions semblables.

La colophane est une résine utilisée pour que le crin accroche les cordes et permette à celles-ci d'être mises en vibration.

A présent l'archet mesure environ 74 cm. Le violoniste choisit son archet, quoique très semblables, ils sont tous différents. De nos jours, il en existe même en résine, en fibres de carbone...

La spécialisation de la baguette voit naître le métier d'archetier indépendant.

 

LES CORDES

Elles aussi ont évolué au fil du temps.

Au départ, 5 fils sont tordus entre eux.

De même densité sur toute leur longueur, issus de l'intestin grêle d'agneau, si possible paissant en liberté, ce qui rend la qualité du boyau bien meilleure. Vers 1664 déjà, les cordes basses étaient filées afin de diminuer l'épaisseur des boyaux.

Au bout de 2 siècles, la corde de sol fut entourée d'un fil d'argent ou d'acier, parfois de cuivre.

Plus tard, les cordes de Ré et de La furent elles aussi enroulées de métal et le noyau est parfois remplacé par des matières synthétiques.

Actuellement, de plus en plus, les noyaux sont eux-mêmes en acier, les cordes produisent des sons plus clairs mais également plus secs.

Elles sont plus sensibles à la tension, c'est ainsi qu'on a vu apparaître des tendeurs, mécanisme à vis placé sur le cordier.

Avant 1862, la fabrication des cordes était optimale en Italie mais bientôt, les allemands prirent la 1ère place.

Selon le peu de documents retrouvés, on a déduit qu'antérieurement les cordes étaient plus minces qu'à présent.

 

 

(Le Violon Eduard Melkus édition Van de Velde / Payot 1983 Lausanne)